EDITO FESTIVAL 4 CHEMINS 2018 – PAYS POETE POETE POETE / PEYI PWET PWET PWET

PAYS POETE POETE POETE / PEYI PWET PWET PWET

Eske Ayiti enposib pou l dirije ?
Pou kisa eleksyon ? Pou kisa gouvènman ?

Si Ayiti enposib pou l dirije pou
kisa bann lajan sa yo pou fè eleksyon ?

Pou ki rezon chwazi moun mete sou
pouvwa ?

Pou kisa gen geto ak zam ?

Pou kisa jèn gason tounen envalib
epi bandi olye yo tounen sitwayen ?

N’est-il pas temps que les poètes
questionnent la gouvernance de ce pays ?

Pourquoi Haïti est-elle une grande
puissance en matière d’arts ?

Et pourquoi donc Haïti est une
entité ingouvernable ? Les poètes, les politiciens en tant que grands ténors de
la cité,

ne partagent-ils pas une certaine
renommée, de la reconnaissance ensemble ?

Leur rôle n’est-il pas de réfléchir
et d’agir sur la cité, le pays ?

Nous comptons parmi nous un nombre
impressionnant de poètes, de créateurs d’obédience internationale.

Pourtant ils vivent sans eau
potable

Sans énergie électrique

Dans un environnement menacé

Devant des montagnes qui
s’écroulent

Dans des forêts dévastées

Sous la menace de la
désertification

Devant des yeux d’enfants qui
crèvent

Face à une jeunesse plongée dans le
banditisme On vit dans un pays où les quartiers crient pour le retour du
courant dans une joie extrême car c’est rare. Nous vivons dans un pays où nos
gouvernants font miroiter l’électricité pour garder le pouvoir. Nous vivons
dans un pays où l’artiste doit veiller chaque nuit, pour créer son oeuvre

Le jour qu’il sera sacré à
l’international par un prix, Là même il sera auréolé par son député, par son
sénateur,

voire même par son président,
devant la télé, pour montrer combien cet artiste compte pour le député, pour le
sénateur, pour le président, pour le pays.

Cet artiste, peut-être, un jour
perdra la foi de créer son oeuvre.

S’il doit attendre chaque nuit le
courant, il finira sûrement par partir.

Ou finira peut-être dans les
bureaux de l’Etat, tous alimentés par un groupe électrogène, l’achat de gaz
dans le privé.

Au
lieu de continuer à travailler son oeuvre, il se contentera d’avoir un job
alimentaire sous-payé. Cet artiste a le droit de demander à ce député, à ce
sénateur, au président, pourquoi le soleil si présent en Haïti ne sert-il pas à
créer de l’énergie pour tout le pays.

En 2003, le Festival 4 Chemins est créé par des artistes haïtiens. Baptisé par le grand poète Syto Cavé, «Quatre Chemins» signifie « carrefour » et a une forte signification spirituelle en Haïti. Tradi- tionnellement, les carrefours sont des lieux magiques où se déroulent des rencontres spiri- tuelles mémorables et où de nouvelles voies peuvent émerger. 

Dès ses débuts, le Festival 4 Chemins a été résolument ancré dans la francophonie, en créant des liens très forts entre artistes de plusieurs continents : Amérique, Europe, Afrique. Il est soutenu depuis sa création par FOKAL (Fondasyon Konesans ak Libète), la WBI (Wallonie Bruxelles Inter- national) et l’IFH (Institut Français en Haïti).

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