Quatre jours durant, soit du 21 au 24 Novembre, l’Institut Français d’Haïti a veillé sur Hassane Kouyate et les quelques jeunes avec lesquels il a travaillé. Dans le cadre de cet atelier, ce conteur venu d’Afrique, s’est appliqué au mieux pour tirer le meilleur de ces apprentis conteurs. La restitution de leur travail était fixée au soir du 24 ; les incessants applaudissements du public et l’atmosphère joyeux qui a suivi la présentation ne laisse aucun doute ; leur labeur a été fructueux.

La terrasse de la cour arrière s’est progressivement remplie, et le public s’est divisé en petits groupes qui discutent en attendant ce pourquoi ils sont venus. Une fois que monsieur Kouyate prend la parole, l’espace se vide de leurs chuchotements et déplacements pour laisser place à un silence attentif et intéressé. Il commence par nou

s décrire cet atelier qu’il a dirigé comme une occasion qu’il a eu de partager ses connaissances avec des jeunes, en leur permettant de s’en servir pour mieux faire ressortir ce qu’ils possédaient déjà en eux-mêmes.

Tout de suite après lui, Cindy Pierre Louis est monté sur scène et la fait sienne dans un conte, à croire qu’elle avait passé toute sa vie sur scène. Elle s’était essayée à l’occasion du lancement du festival avec Tezen et ça avait été un coup de maître ; toujours est-il que ce n’était pas son métier. Elle a entrepris cette fois d’expliquer au public pourquoi le soleil ne se levait jamais qu’à l’est pour se coucher à l’ouest et quand elle a eu fini, les questions astrologiques n’avaient plus aucun secret pour ceux qui l’avaient écoutée.

Sylvie Pourcel a pris la relève et a changé l’assistance en crapaud. La transformation était nécessaire si elle devait aider la conteuse à faire le bruit de ces petites créatures qui vivent au bord de l’eau. De plus, elle n’a gêné personne ; c’est le sourire aux lèvres que, de la première rangée jusqu’à la dernière, tout le monde a suivi ses instructions à la lettre.

Jhony Zéphirin s’est proposé, lui, de nous raconter l’histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf afin de faire passer un message : il n’est jamais intéressant de chercher à aller au-delà de ses limites. « Le savoir est l’arme la plus efficace et la plus utile que quelqu’un peut se procurer. » Ceci est un autre message qui nous est livré à travers l’histoire de Tijan, le conte que Lindor nous a servi par la suite. Et puisqu’il ne s’agit jamais uniquement de raconter une histoire, Dana Pierre-Saint charme le public avec Carolina, ce chant traditionnel bien connu de tous. Toute l’équipe l’a rejoint et c’est à toute une chorale que l’Institut Français d’Haïti a eu droit. Elle a été menée par Chelson Ermoza, membre de Foudizè, qui est l’invité d’honneur de cette 14e édition. Les autres ateliers qu’a organisés le festival attendent de livrer la restitution au grand public à leur tour, les lundi 27 Novembre et vendredi 1er Décembre.

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