Les gagnants 

L’Association Quatre Chemins honore ses engagements. En dépit de la crise que connait le pays, elle maintient ses résidences annuelles consacrées à la recherche artistique.

Beonard Kervens Monteau

Né en 1990 à Port-au-Prince, où il vit toujours, Beonard Kervens Monteau a fait des études de lettres modernes à l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti. Il a collaboré par ses poèmes aux « Cahiers de l’Atelier Jeudi Soir » de Lyonel Trouillot, publiés dans le journal quotidien Le Nouvelliste. Son texte « Demain est un autre jour » fait partie du livre collectif Écrits pour conjurer la honte paru sous la direction de Chantal Kénol et Lyonel Trouillot. Il a également été publié dans des revues littéraires comme Demanbre et Intranquillités. Enfin, c’est l’un des plus jeunes auteurs à contribuer à l’Anthologie de poésie contemporaine haïtienne, dirigée et présentée par le poète James Noël, qui vient de sortir aux Éditions du Seuil. Dans le cadre du programme d’échanges de résidences d’écrivains organisé par le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Centre haïtien du P.E.N. international, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) accueille Beonard Kervens Monteau à Montréal jusqu’au mois d’août. 

SORTIR LA PAROLE DE L’ATTRAPE COEUR DE J.D. SALINGER, par Béonard Monteau (Slam, Verrettes).

Sylvie Laurent Pourcel

Sylvie Laurent Pourcel est une passionnée. Passionnée par les enfants mais aussi par le théâtre. Cette comédienne et metteur en scène est éducatrice de jeunes enfants de formation. Aujourd’hui elle a en charge le « Théâtre Au Bout des Doigts », comme un moyen pour elle de rassembler ses deux amours.

La structure est à la taille de l’association : humaine. Dernières productions en date : Trico et Lena. « C’est l’histoire de deux moutons différents l’un blanc l’autre noir. Pendant la transhumance du troupeau ils logent dans une halte bergerie ou deux bergères Milaine Micoton et Delphine Tricotine les accueillent » explique Sylvie Laurent Pourcel. Comme dans toute histoire de mouton il y a un loup qui rode : « C’est en fait un louveteau qui a reçu une formation particulière concernant la chasse. Il parle du chaperon rouge, de Pierre, de l’agneau. Mais il va se lier d’amitié avec les deux moutons » explique le metteur en scène. Une façon différente de mélanger les genres et d’intéresser plusieurs publics.

Ainsi des thèmes auxquels les petits, les plus grands et les adultes sont sensibles. Cette pièce est une création très récente : « Nous l’avons monté vendredi dernier et les enfants ont été très réceptifs ». Autre pièce bien rodée celle-là puisqu’elle existe depuis 5 ans. « Elle s’appelle au pays des doudous. Elle raconte la séparation de l’enfant avec son doudou mais cette fois-ci vue du côté de l’objet. Sur scène, nous manipulons huit marionnettes et là les tout-petits comme les parents se sentent concernés. 

Daphné MÉNARD

Je suis artiste musicien, metteur en scène et opérateur culturel. Né dans le Sud d’Haïti, j’ai grandi à Port-au-Prince où j’ai fait des études de communication sociale à la Faculté des sciences humaines (UEH) et ensuite des études de théâtre à l’École nationale des arts (ENARTS)

Les Residences Quatre chemins est un programme récompensant des projets innovants, pertinents et originaux. Les Residences soutinnent les oeuvres des hommes et de femmes de talent. C’est sur cette base que sont jugées les propositions des candidats, par un jury international composé d’Haïtiens et d’étrangers. édition, les oeuvres de deux hommes et une femme ont bénéficié de toute l’attention du jurés des résidences Quatre Chemins.

SOL SCENE, par Daphné Ménard (Danseur et Comédien, Abricots)

2016

Les responsables de l’Association Quatre Chemins ont dévoilé les gagnants des résidences Quatre Chemins 2015. Ils répondent aux noms de Beonard Kervens Monteau, Sylvie Laurent Pourcel et Daphné MÉNARD. Selon les responsables, ces créateurs auront à présenter leurs projets dans différentes villes de province du pays. Dans leurs travaux, ces artistes abordent des problèmes cruciaux auxquels fait face la société haïtienne. Chacun, dans sa sphère de création, soumet son travail de création artistique répondant aux critères de sélection établis.