Programme de residence visant a accompagner les artistes choisis des leurs premiers balbutillements de leurs idees de creations
Par Quatre Chemins : appel à résidences
Dans le but d’accompagner des artistes choisis dès les premiers balbutiements de leurs idées de création, le Festival de théâtre Quatre Chemins se propose d’organiser des résidences d’artistes à partir du mois d’avril 2014. Il s’agit de proposer à des artistes locaux de passer du temps dans différentes villes du pays, en partenariat avec des institutions culturelles présentes dans ces lieux (Clac, Bibliothèques FOKAL, Alliances françaises, etc.) pour des résidences de recherche et d’animation d’ateliers à destination des artistes de ces zones respectives.
Toutes ces résidences déboucheront sur une présentation publique réalisée par l’artiste en résidence et les stagiaires. Cela permettra une décentralisation effective de cette grande manifestation d’arts vivants.
Centres d’arts, salles de spectacles, bibliothèques, musée, galerie, résidences d’artistes, et autres institutions publiques qui pourraient être liées au projet de l’artiste (asile, prison, école…) sont autant de structures qui peuvent accueillir les artistes sélectionnés. Les disciplines concernées englobent les arts vivants, les arts visuels, les arts transdisciplinaires etc.
La durée du séjour est d’un mois. Les lauréats se verront attribuer une allocation forfaitaire de séjour de 50 000 Gourdes.
Les lauréats de la Résidence Par Quatre Chemins 2014
Nathania Pericles
Danser et dessiner Fonds-des-Nègres Danse/Littérature/Dessin
« Danser et dessiner Fond-des-Nègres, passage du roman à la ville ».
Danser et dessiner Fond-des-Nègres, traduit l’idée du passage entre un roman et une ville, C’est une expérience qui ce basera sur le partage du roman de Marie Vieux Chauvet titré « Fond-des-Nègres » qui plus de cinquante ans plus tard vaut le détour.
Marie Chauvet, il y a plus de cinquante ans, avait prêté sa voix pour faire entendre leur peine, leur ras le bol dans son roman ayant pour titre le nom de la ville. Les autres peuvent aussi bien êtres les jeunes de cette ville dont le nom assigne aux habitants une identité de couleur se trouve à la fois dans Fond-des-Nègres, ce lieu physique presque silencieux dit ville nouvelle, dont le nom (à lui seul) peut avoir valeur de manifeste de luttes épidermiques et autres sitôt que l’on se rappel qu’il y a aussi Fond-des-Blancs quelque part dans le voisinage, dans le département du Sud etc.
Nous envisageons cette résidence comme une exploration-création, c’est-à-dire un voyage ouvert à la découverte à la fois d’un lieu, des gens qui habitent ce lieu, les charmes, les goûts, les couleurs, les paysages, les sons et rythmes, et les milliers autres beautés de ce dernier pour ensuite tenter de restituer même partiellement les ressentis de notre sensibilité par une création.
Comme méthodologie de travail nous envisageons quelque Formation, autoformation , des animation d’atelier avec des jeunes .Ce choix a été fait pour toutes ces raisons et particulièrement, par rapport à cette possibilité de découverte de cette histoire des pratiques du collorisme ou même d’un racisme loin des tohu-bohu des médias de la métropole de Port-au-Prince où il y a pas longtemps on parlait de confrontation entre Dessalines et Pétion.
Ernst St Rome
« Ne m’appellez plus jamais la cité des poѐtes »
Gérald Clerié
Suite au débarquement des treize jeunes de la Jeune Haïti en juillet 1964, douze mulâtres et un noir débarquent à Dame-Marie pour renverser le pouvoir dictatorial de François Duvalier. Ils sont inspirés par la prise de la Moncada en 1959 par Fidel Castro et les Barboudos, et ils furent tous exécutés. Deux y survécurent : Marcel Numa et Louis Drouin. Ils furent spectaculairement exécutés au cimetière extérieur de Port-au-Prince. Vingt- sept membres de deux familles de ses jeunes furent massacrés par les sbires du pouvoir dictatorial. De cet évènement, une performance sera organisée dans la ville avec des jeunes du centre Numa Drouin et la production d’un film documentaire
Johny ZEPHIRIN
Projet artistique avec les personnes handicapées physiques/Gonaives.
Depuis quelques années je me suis fait l’idée de travailler avec les personnes en situation de handicap physique qui constituent une catégorie sociale marginalisée par la société. J’en suis conscient qu’elle est une couche fragilisée de la population qui, par conséquent, mérite d’être approchée différemment sur les plans méthodologique et artistique. Ce projet de résidence me permettra d’approfondir dans un premier temps mes recherches sur la problématique du handicap. Puis de découvrir dans un second temps les potentialités de ces personnes par le biais d’une création théâtrale. Je n’ai nullement intérêt de m’accentuer sur la situation de handicap des gens. Loin de moi l’idée d’effectuer un travail de sensibilisation sur le handicap ; mais de préférence de servir de leur talent, de leur limitation fonctionnelle pour sortir quelque chose d’esthétique, de vrai chez eux, qui pourrait interpeller le grand public haïtien. Aussi,Ce projet de résidence de recherche est une opportunité pour moi d’offrir aux personnes dites handicapées un espace d’expression, d’échange et de réflexion avec le grand public : réflexion sur notre propre existence, réflexion sur le rapport humain, réflexion sur leurs conditions socio-économiques et sur l’abus de pouvoir qui devient de plus en plus monnaie courante dans notre société. Dans ce projet, nous voulons faire des personnes en situation d’handicap, auteurs et acteurs de leurs propres histoires teintées, peut-être, de frustrations, de haines, d’angoissees, de bonheurs…
Eliezer GUERISME
aka GUEZZ
Play back théâtre en prison
Play back théâtre en prison, est un projet de recherche artistique et scientifique autour du drama-thérapie qui sera effectué grâce à des formations en théâtre et de la création de saynètes à partir de la technique de Play back théâtre.
Ainsi avec la psychothérapie humaniste-existentielle nous allons tenter de voir en quoi le play back théâtre peut constituer un cadre thérapeutique au de-là du coté éducatif et de divertissement.
Les prisons sont des lieux de rééducation sociale autant qu’ils soient des espaces générateurs d’angoisse. Il s’agira dans le cadre de ce travail d’essayer de proposer un théâtre capable d’accompagner les prisonniers. L’accompagnement donner aux prisonniers leurs aiderons à faire la mise en scène de leurs angoisses et de leurs problèmes existentiels afin de les préparé à réintégrer la société, de les offrir un espace de développement personnel et d’acceptation de soi.
Ce projet de play back constitue aussi un plaidoyer pour l’introduction du théâtre dans le milieu carcéral afin de faciliter une meilleure reconstruction de la personne et sa meilleure réinsertion sociale.
Chelson ERMOZA
Des contes pour le séisme
L’art dans toute société est un archive qui garde la mémoire des époques et des peuples ; il est à la fois vecteur et prétexte pour l’artiste pour pourvoir rencontrer l’autre. Le séisme du 12 janvier nous lègue de différents souvenirs, certains sont d’ordres tragiques et d’autres spirituels pour les croyants que le conteur peut toutefois juger de merveilleux dans les élans de son âme d’enfant. Des contes pour le séisme est une idée proposée par le comédien, conteur Chelson Ermoza dans le cadre de la résidence de recherche du festival Quatre Chemins. L’idée veut qu’il y ait des rencontres qui faciliteront des échanges dans des ateliers autour du conte avec des jeunes de la ville de Jérémie. Ces ateliers se dérouleront sur une période d’un mois. Les participants auront à raconter des histoires vécues, entendues sur le séisme. A la fin du projet certaines de ces histoires seront racontées par les participants lors d’un petit spectacle.
Chelson Ermoza
Ville de Jérémie
France Medeley GUILLOUX
Cri, symbole d’angoisse existentiel.
Entre Gonaïves et Port-au-Prince
Proposition de performance qui traduit le mal être et ou le bien être de l’humain.
Compte tenu de la réalité sociale et même politique, souvent l’expression du peuple haïtien tant vers un dernier souffle, le cri. Depuis le combat contre le système esclavagiste à l’indépendance et à toutes les formes de gouvernement. Il est reconnu comme un peuple qui crie ses revendications et exprime même les moments d’allégresse et de joie très fortement.
Issu de sa fragilité politique le niveau social des citoyens est affecté. On sent que cette population a besoin de crier. Un cri de survie. Le cri constitue un des éléments fondamentaux depuis la naissance de ce peuple.
Mais ce mode d’expression n’est pas l’affaire du seul peuple haïtien. A la naissance chaque être humain pousse un cri pour affirmer son existence. L’être humain crie de joie, de douleur. Parfois il meurt de cette joie et de cette même douleur. C’est l’expression du mal être et/ou du bien être de tout être humain. Et toujours dans un moment incontrôlable, sincère, inattendu.
Je projette d’exposer mon travail en trois dimensions.
I- Une performance avec un nombre important de gens (10 à 100) sortant d’un endroit à un autre pour crier jusqu’à n’en plus finir, dépassant les limites de la raison. Crier en raison de notre existence même.
Un endroit me convient bien pour la représentation de cette première partie, c’est l’hôpital de l’université d’Haïti où des comédiens sortiront de tous les compartiments, pour se retrouver devant la barrière à un moment pour vivre cet instant magique avec et pour ce corps qui ne cesse d’être traversé par tous les sentiments.
Marc VALLES
Entre l’ici et l’ailleurs le déchirement de l’exil et/ou de la migration. | Projet Vidéo | Adaptation ou Tissage entre théâtre et cinéma
Exil est une thématique de la littérature, une réalité qui nous interroge tous profondément et qui habite le Monde.
Le mouvement incessant de migration allant des îles des Caraïbes vers l’Europe de l’Ouest, les Etats-Unis et le Canada, un déracinement dramatique qu’il convient d’ailleurs de distinguer d’autres formes de migration.
Entre l’ici et l’ailleurs le déchirement de l’exil est dû à la traversée associée à la mémoire des voyages traumatisants et parfois mortels de l’esclavage. Le terme est plus pertinent dans le cas des écrivains haïtiens de la période duvaliériste et ceux de Cuba jusqu’aux années 1980 ou de la République Dominicaine jusqu’en 1961.
Il m’intéresse aussi, de me pencher vers un aspect plus particulier de la « Migrance » : la pensée de l’errance, l’enrracinerance, ou La Poétique de la Relation d’Edouard Glissant.
Elle permet de tisser une relation entre le lieu d’énonciation et la totalité monde, entre le lieu d’énonciation et la multiplicité des espaces traversés, qu’ils soient réels ou imaginaires…
Marc Vallès
Jenny CADET
Projet de laboratoire de théâtre- forum
Le théâtre-forum demeure nécessaire pour la mise en commun des solutions par rapport à un problème social venu directement de la communauté elle-même via la culture et l’art.
VILLE, PARTICIPANTS, ET PUBLICS CHOISIS :
Depuis la fameuse operation Perijil de 1937 au cours de laquelle 15.000 milles haïtiens ont été tuées en république Dominicaine, les rapports entre les deux Etats partageant l’ile ne cessent d’être conflictuels. Ouverte ou dissimulée, la violence constitue en effet la toile de fond de ces rapports. Suivant cette même logique, le décret 168-13 de la cour constitutionnelle Dominicaine rendant apatride plusieurs générations de dominicains d’origine haïtienne traduit de manière formelle “l’haitianophobie” de l’Etat dominicain. Face a cette situation alarmante, nombreux intellectuels haïtiens sont montes au créneau pour dénoncer la dimension arbitraire- raciste donc arriérée de cette décision.
Nous avons fait choix de la ville de Gantier dans le cadre de cette résidence artistique.
Les participants dans les ateliers de formation seront entre 10 à 12 personnes. Le groupe doit être assez hétérogène. Nous entendons par hétérogénéité une présence des différentes couches sociales de la ville de Gantier.
Le « public » sera constitué des gens des villages. Tous les forums se feront dans quatre villages de Gantier.